Premier numéro de la série de #JamaisSansElles donnant la parole à des rôles modèles féminins et masculins. Sincères et inspirants, ils reviennent sur leur parcours et partagent leurs conseils destinés à celles et ceux qui veulent suivre leur trace.
Serial entrepreneure et investisseuse française, Catherine Barba est pionnière du e-commerce depuis les années 2000. Elle a créé et revendu deux de ses sociétés et a investi dans une quinzaine de start-ups. Elle est membre du conseil d’administration de Renault, d’Etam et membre du conseil féminin de #JamaisSansElles depuis sa création en 2016. Elle est également présidente de La French Tech New York.
Catherine Barba a fait partie des six investisseurs de l’émission de M6 : “Qui veut être mon associé” diffusée en 2020.
Texte de la vidéo :
Bonjour, je m’appelle Catherine Barba je suis une entrepreneuse du web. J’ai créé deux sociétés dans l’e-commerce que j’ai revendues. Aujourd’hui je suis investisseuse. J’investis dans les start-ups, une quinzaine de participations, et je suis très investie depuis longtemps sur tous les sujets de diversité, d’entrepreneuriat au féminin, en France et aux Etats-Unis, où j’habite depuis 5 ans.
Mon parcours, j’étais une élève très studieuse, j’étais une bonne élève. J’ai fait une voie assez classique, prépa, école de commerce, j’ai préparé Normale Sup’ que j’ai ratée. Donc j’ai fini en école de commerce, mais ça m’a sauvé la vie. J’ai tout de suite commencé à travailler il y a plus de 20 ans, dans l’Internet. Comme salariée d’abord et très vite, j’ai rencontré les entrepreneurs. Donc j’ai créé une première entreprise, puis une deuxième. Et donc ce chemin m’a amenée aux États-Unis aujourd’hui où j’ai créé une troisième entreprise pour accompagner les grandes boîtes dans leur transformation numérique. Je suis aussi administrateur dans des grands groupes comme Renault ou Etam. Et ici à New-York, je suis la présidente de la French Tech New York. Tout un programme !
Quand je suis devenue entrepreneure, il n’y en avait pas, ce n’est pas compliqué, c’était dans des temps immémoriaux, il n’y avait pas de femmes qui entreprenaient, encore moins qui levaient des fonds.
Moi, ce qui m’a donné envie, mais c’est comme pour tout dans la vie, ce sont les gens que j’ai vus, j’ai vu des entrepreneurs alors c’était des hommes mais qui m’ont inspirée. J’ai eu envie d’avoir leur liberté de ton, d’avoir une idée le matin de la mettre en œuvre quelques jours après. D’avoir prise sur le monde, sentir que j’entreprends ma vie en fait. Donc ce qui m’a donné envie d’entreprendre, je pense que j’avais peut-être ça en moi, mais ce sont les exemples de gens que j’ai vus.
C’est marrant parce que moi je ne réfléchis pas en termes d’obstacles. Il n’y a pas vraiment d’obstacle, c’est juste un mot qui désigne un choix difficile à faire. La question est plutôt de savoir comment est-ce que tu vas arbitrer quand tu as un choix difficile à faire, pour prendre le bon ? Mais ce qui aurait pu m’empêcher de faire des choses, en fait, je réalise pendant tout mon parcours, c’est moi-même. C’est toutes les fois où je ne croyais pas dans ce que je devais faire. Toutes les fois où je ne me sentais pas capable. Et à chaque fois que j’avais ce petit doute, ou je n’y croyais pas vraiment, ça ne marchait pas. Donc j’ai compris que ce qui allait faire mon succès, et qui allait faire que je ne voyais pas d’obstacle dans ma vie, pas par naïveté, mais vraiment, c’est parce que j’ai confiance en moi. Donc j’ai musclé ma confiance en moi, ce qui fait qu’aujourd’hui il y a des choses qui ne se passent pas comme j’avais prévu, ça ne se passe jamais comme on a prévu, mais ce n’est pas grave parce que ça emmène ailleurs. Donc ce n‘est pas un obstacle, c’est juste un choix difficile.
Les gens qui m’inspirent, c‘est assez spécial. D’abord, il y a deux catégories de personnes qui m’inspirent. Il y a les jeunes. Moi je suis fascinée par la génération des 10-20 ans. Par leur capacité à avoir conscience du monde, à avoir conscience de l’importance du lien social, la conscience de la Planète, que moi je n’avais pas du tout, ça m’inspire, ce sont mes modèles parce que c’est aussi avec eux que l’on va transformer le monde. Et la deuxième source d’inspiration qui sont les miennes, c’est les saints. Les saintes, en fait. C’est des gens dont j’aime bien lire les vies des saints, qui ont les pieds sur terre mais qui ont la tête dans le ciel et qui mettent beaucoup de choses à distance. Je dis toujours à ma fille : être vivant ce n’est pas juste maintenir son corps en vie, il y a beaucoup d’autres choses, tu fais grandir ton intériorité, tu fais grandir ton cœur. J’adore sainte Thérèse d’Ávila, sainte Thérèse de Lisieux. Les jeunes et les saints… Ils vont me prendre pour une tarée ! (rires)
Il faut avoir la foi, pour faire les choses il faut avoir un peu d’inconscience aussi, de la curiosité, de l’enthousiasme, un brin de folie quand même parce que tout te porte à croire que c’est foutu, mais non. Donc, oui, il faut de la foi mais il faut aussi de l’inconscience, de la légèreté je crois.
Le conseil que je donne à ma fille qui a 16 ans, c’est lis ! Lis beaucoup, lis des livres, lis autre chose que les écrans. Plonge-toi dans des romans, dans le Comte de Monte-Cristo, dans La Promesse de l’Aube, Si c’est un Homme, lis de la poésie, Paul Éluard, René Char, lis du théâtre. Parce que, au-delà du voyage extraordinaire que c’est, moi j’aime les mots, j’aime la littérature, au-delà de ça, même si tu n’aimes pas ça, fais-le parce que notre capacité à penser le monde, elle tient aux mots avec lesquels on pense et plus tu lis, plus tu vas enrichir ton vocabulaire et ça te permet de mieux penser le monde, donc de prendre les bonnes décisions et d’avoir une meilleure vie. Donc lis ! En plus c’est tellement un bonheur !
C’est “essaie de faire chaque jour quelque chose qui te fait peur”. Essaie de faire chaque jour quelque chose dont tu dis “je n’oserais jamais dire ça”, “je n’oserais jamais dire non à cette personne”. Ou je ne vais jamais oser lui dire que ce qu’elle vient de dire me dérange. En fait, fais-le. Essaie. Va au-delà de ta peur. “Do every day something that scares you”. C’est Eleanor Roosevelt qui disait ça. Parce qu’il y a plein de situations qui peuvent évoluer si toi tu dis non. Donc ose, ose le faire !
Mais pourquoi j’ai rejoint #JamaisSansElles ?
Mais c’est pour vous les amis ! C’est pour Natacha, c’est pour Tatiana, c’est pour Sacha. C’est toujours comme ça en fait. Tout ce que tu fais dans la vie, tu te rends compte quelque part qu’en fait, au-delà des idées, ton engagement il passe par des gens.
Et des gens comme #JamaisSansElles, qui ont une vraie profondeur, une vraie intériorité, qui ont un engagement authentique, et bien ça fait du bien, parce que c’est rare. Et puis parce que ça défend des valeurs qui me sont très chères. La diversité, l’équilibre, l’égalité homme-femme, bien sûr que c’est important. Et donc ces valeurs portées par des gens que j’estime et que j’admire, évidemment, ça m’a tout de suite donné envie. C’est une petite déclaration d’amour quand même !
Production : #JamaisSansElles, réalisation Sacha Quester-Séméon, interview réalisée par Natacha Quester-Séméon.
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