Deuxième numéro de la série de #JamaisSansElles donnant la parole à des rôles modèles féminins et masculins. Sincères et inspirants, ils reviennent sur leur parcours et partagent leurs conseils destinés à celles et ceux qui veulent suivre leur trace.
Sophie Viger, développeuse et directrice d’écoles informatiques. Après des études de biologie et de musicologie, elle est devenue développeuse indépendante à la fin des années 90, puis professeure de programmation informatique et directrice de plusieurs écoles.
Elle est actuellement à la tête de l’école 42 qui offre une formation en informatique gratuite, ouverte à tous et sans condition de diplôme. Elle est également membre du conseil féminin de #JamaisSansElles depuis sa création en 2016.
Les femmes représentent seulement 17 % des effectifs dans le numérique en France (source GenderScan 2018) et 11 % dans la cybersécurité. Elles ne sont qu’une poignée dans l’intelligence artificielle.
Texte de la vidéo :
Bonjour, je suis Sophie Viger et je suis directrice générale de l’école 42.
Alors mon parcours est assez atypique, puisque j’ai fait des études de biologie, puis de musicologie, et puis après j’ai appris à développer, à programmer et là je me suis lancée en indépendante pour programmer des CD-ROM, des sites Internet et je suis devenue professeure de programmation informatique. Ensuite, je suis devenue directrice d’écoles : de la Web@cadémie, du Samsung Campus, de la Coding Academy by Epitech et maintenant de 42..
Je ne sais pas si j’ai vraiment suivi une carrière. Tout ce que je sais, c’est que quand j’étais adolescente, j’étais passionnée de plein de choses, autant de psychologie, de musique, de littérature, de peinture, de biologie, de mécanique quantique, et je ne savais pas ce que je voulais faire. Et puis, il y a eu le CD-ROM, l’informatique et là je me suis dit : super ! Je vais trouver un support sur lequel je vais pouvoir avoir toutes mes passions en même temps. Donc c’est ça qui m’a lancée finalement dans le numérique.
Le plus gros obstacle que j’aie rencontré, je crois que c’était mon manque de confiance en moi. En effet, il y a des postes pour lesquels je n’ai pas postulé parce que je pensais que je n’allais pas être la meilleure et du coup, je n’ai pas osé y aller. Et même pour le poste de DG de 42, au début j’ai eu un peu peur et je me demandais si j’allais être vraiment parfaite et en tout cas, ça se passe très bien !
Ce qui m’a permis de surmonter cet obstacle pour 42, c’est tout simplement un ami qui m’a convaincue et qui m’a dit que j’étais faite pour ce poste. Comme quoi finalement, les mains tendues, parfois des hommes, parfois des femmes, et bien, ça aide !
Quels sont les modèles inspirants ? En fait je n’ai pas un ou deux ou… j’ai plein de femmes, plein d’hommes, même des animaux que je trouve extrêmement inspirants. Je crois que je suis surtout inspirée par les âmes généreuses et surtout par les personnes qui sont capables d’assumer tant leurs réussites que leurs échecs. Il y a une chose que je disais souvent à ma fille, c’est : « le bonheur ça n’arrive pas, mais le bonheur, ça se décide ».
Si j’avais un conseil à donner, ce n’est peut-être pas si facile que ça à mettre en place, mais que vous soyez une fille ou un garçon, surtout ne laissez pas la société décider des métiers vers lesquels vous pouvez vous diriger ou non. Osez ! Allez lever le voile, allez voir ce qu’il y a derrière. Et particulièrement le numérique, c’est fait vraiment pour toutes et tous et vous ne serez pas déçus. C’est plein de métiers fantastiques, extrêmement bien payés, des métiers d’avenir et très intéressants.
J’ai rejoint #JamaisSansElles, parce que c’était évident. J’ai trouvé que l’idée était incroyablement simple, efficace et forte. C’est génial quand on tient une idée et que par une action aussi simple, on peut changer les choses et changer la donne. Et aussi autre chose, j’ai trouvé extraordinaire que ce soit une idée qui soit menée non pas que par des femmes ou par des hommes, mais qu’elle soit justement menée conjointement par des hommes et par des femmes qui sont convaincus de l’éthique et d’humanisme.
Production : #JamaisSansElles, réalisation Sacha Quester-Séméon, interview réalisée par Natacha Quester-Séméon.
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