Discours : « Les hommes et les femmes sont tout simplement égaux » par Tatiana F-Salomon

Discours de Tatiana F-Salomon, Société Générale, la Défense 1er juin 2021

Tatiana F-Salomon au siège de Société Générale pour #JamaisSansElle, photo de Harry Matenaer

Nous sommes heureux de célébrer aujourd’hui notre partenariat, et d’officialiser cet engagement avec Société Générale, qui marque aussi votre engagement envers la société en général.

Si vous me permettez une anecdote personnelle, je ferai brièvement appel à la mémoire de mon grand-père, qui se trouvait être banquier, justement. Il était assez singulier : il marchait toujours pieds nus, pour garder une prise de terre, et s’habillait toujours de blanc, pour rester neutre, disait-il. Il cultivait aussi la terre avec passion et me disait toujours de me méfier de ceux qui prétendaient que les femmes et les hommes étaient complémentaires. Il y voyait un frein à l’émancipation de tous, et de toutes, qui lui tenait à cœur.

Je pense, comme lui, que si les femmes et les hommes peuvent être dits complémentaires, c’est uniquement au sens où tout être humain est complémentaire de tous les autres, dans sa singularité propre. Non, les hommes et les femmes ne sont pas complémentaires : ils sont tout simplement égaux. Fondamentalement, ontologiquement égaux.

L’héritage historique a cependant conduit à une distribution des rôles dont il est évident qu’elle ne saurait être tout à fait neutre. De fait, elle s’est accompagnée d’une hiérarchisation, profondément ancrée au sein de la société, conduisant à une différence de valeur, et bien sûr de ressources, entre les sexes – le masculin prévalant presque systématiquement sur le féminin. C’est un fait.

Pour notre mouvement, #JamaisSansElles, nous sommes, avant d’être femme ou homme, des êtres humains libres et égaux en dignité et en droit. Et chaque fois que nous signons une Charte avec un nouveau partenaire, je tiens à rappeler qu’il ne s’agit pas pour nous de combattre les hommes, au nom d’une guerre contre l’oppression patriarcale, et encore moins de revendiquer un leadership de revanche, qui devrait être désormais féminin. Les femmes ne demandent ni grâce, ni faveur, mais la simple reconnaissance de leur légitimité pleine et entière. Elles sont la moitié de l’humanité. Ni plus, ni moins.

Si nous entendons contribuer, avec le monde de l’entreprise, la représentation nationale, et au-delà, à faire tomber le plafond de verre, c’est pour qu’il apparaisse à tous parfaitement naturel, au nom de l’équité et des principes humains les plus élémentaires, que femmes et hommes prennent place côte à côte dans tous les domaines de la société, et participent conjointement à la gestion des affaires humaines.

Cette année nous avons proposé un « pacte de non agression » entre femmes et hommes. Par cette formule, peut-être un peu provocatrice, nous voulons attirer l’attention sur la nécessité d’apaiser les relations, et de poser en préalable à tout échange, les conditions d’une réelle écoute, et d’un respect véritable. Nous le savons tous, la parole d’une femme est spontanément considérée comme de moindre valeur ou de moindre poids, y compris parfois par les femmes elles-mêmes. Bien sûr, il ne s’agit pas de nier, ou de refouler les désaccords. Ils existent, et existeront. Mais si le respect est sincère, alors il est possible d’être d’accord pour ne pas être d’accord, et d’avancer néanmoins côte à côte, et d’aller vers ce qui nous unit. La confiance réciproque sera la clé d’un nouveau paradigme à construire ensemble.

Tatiana F-Salomon, co-présidente, Xavier Alberti, co-président de #JamaisSansElles avec Frédéric Oudéa, Directeur général et Diony Lebot Directrice générale déléguée de Société Générale, La Défense, 1 juin 2021, photo de Harry Matenaer
Tatiana F-Salomon, co-présidente, Xavier Alberti, co-président de #JamaisSansElles avec Frédéric Oudéa, Directeur général et Diony Lebot Directrice générale déléguée de Société Générale, La Défense, 1 juin 2021. Photos Harry Matenaer.

Vous le savez, nous sommes fiers de clamer notre héritage humaniste, et nous n’hésitons pas à le répéter en toute occasion : notre féminisme est un humanisme !

#JamaisSansElles appelle non pas à une solidarité de genre, mais à une solidarité universelle.  Non pas à un règlement de comptes entre « les femmes » qui seraient victimes et « les hommes » qui seraient prédateurs, mais à une réconciliation de tous, au nom de notre humanité commune.

Nous le voyons tous : le moment est critique. Le monde tangue sous la poussée des extrêmes. La planète est endommagée. Le racisme, l’antisémitisme, le séparationnisme, l’obscurantisme nous menacent. Sans parler de la pandémie en cours !

Aller vers ce qui nous unit, sans nier ce qui nous divise, affirmer le droit de chacun à être considéré en tant qu’individu libre et responsable, de lui-même et des autres (comme diraient en chœur Dostoïevski et Lévinas) : voilà le principe simple sur lequel nous pensons, au sein de #JamaisSansElles, que la transformation de la société doit s’appuyer.

Les femmes doivent jouer pleinement leur rôle en tant qu’actrices et promotrices de cette transformation, dans le but non pas de refaire le monde, en nouveaux démiurges, mais de le faire évoluer vers un monde plus juste, plus vrai, bon et beau !

Je pense, nous pensons, que cela est possible, et qu’ensemble, on y arrivera !

Merci pour votre confiance ! Et vive la VIE !

Tatiana F-Salomon, co-présidente du mouvement #JamaisSansElles


 

Retrouvez la charte ici.

 

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